Là où les eaux se mêlent est un projet en deux phases. Il tente de répondre à la question
“Comment dire et éprouver un état de l'eau ?”
“Comment écrire la rivière et faire corps avec elle, le temps d'un instant.”
Au travers de Là où les eaux se mêlent dont le titre est inspiré d'un poème de Raymond Carver, il s'agit de tracer des lignes, de saisir les
fils de l'écriture pour les dérouler un à un comme on suit le courant.
En premier lieu, un poème autour de cette problématique, mis en voix par la suite. Ce poème est le lien qui relie et tisse tous les
éléments de ce travail. En parallèle, une cabane de papier, comme une grotte ou un igloo construite pour accueillir ce texte. Les parois
servent également de support de projection pour des images de l'eau du Canal de l'Ourcq en mouvement. De cette structure, il reste des
traces, quelques photographies et le rouleau de papier.
Le rouleau-cabane nous permet alors d'entrer dans la deuxième phase de Là où les eaux se mêlent.
De support de projection, le papier devient support d'absorption, il intègre d'une certaine manière le poème qu'il accueillait.
C'est alors que commencent les carnets du Canal, vaste travail d'écriture sur les berges de l'Ourcq, journal de bord de son état et de ses fréquentations. On y rencontre des oiseaux, des pêcheurs, des végétaux, des passants, des déchets...
Ces écrits sont retranscrits sur le papier de la cabane, puis recyclés avec l'eau du Canal de l'Ourcq, pour pouvoir à nouveau écrire la rivière, encore et encore, en y incluant cette fois tous ces acteurs et actrices.