Une réflexion sur nos manières d’habiter le monde... Des cabanes d’enfants comme réceptacles pour voyager, des hétérotopies pour prendre du recul et penser une Terre commune. En 2020, se tient à mon domicile dans mon espace privé un cycle d’exposition-cabane qui vient changer l’idée que l’on se fait d’un lieu d’exposition. Dans une situation sanitaire compliquée, entre deux confinements, L’air doit avoir ses poissons comme la mer a les siens et Le vent m’a murmuré Jésukaa marquent un tournant dans ma pratique. La cabane occupe l’entièreté de la pièce, les visiteurs et visiteuses sont amené.es chacun leur tour à entrer dans l’installation et écouter un poème enregistré.
Pendant ce temps, ils sont libres d’occuper l’espace comme bon leur semble. Certains s’endorment, écoutent le poème en boucle, marchent ou sortent sitôt l’écoute terminée. En parallèle dans la seconde pièce du logement, les autres visiteurs échangent et partagent un repas ou un verre. La pièce cabane est un moment pour se retrouver seul.e, en toute intimité quand de l’autre côté du mur les rires et les discussions fusent. A la fin du temps d’exposition, les cabaneurs et cabaneuses sont invités à laisser un témoignage de leur expérience et repartent avec une fiche poétique sur laquelle est accessible un lien vers le poème et qui indique comment reproduire la cabane chez soi. Les cabanes
s’invitent chez d’autres, encore et encore. L'œuvre devient accessible de chez soi, comme un mode d’emploi pour se façonner un îlot intime, un espace interstice entre le dedans et le dehors, le chez soi et la rue.